OKA: EXHUMO

OKA: « Mon sujet, ce sont les morts, les ancêtres, les revenants. Je traque ce qui, en eux, refuse de mourir : leur souvenir, l’empreinte qu’ils ont laissée sur nos vies, la peur qu’ils nous inspire, les objets qui nous en protègent ou nous en rapprochent. La matière que je travaille, c’est la mort elle-même : moisissures, croûtes, patines, pourritures… Autant de témoignages d’une vie jamais achevée, toujours renaissante. Plus que d’art brut, il s’agit d’art primitif, en ce qu’il réanime des émotions oubliées, des références archaïques,  des « esprits » enfouis au plus profond de nous-mêmes. Je réalise mes fétiches à l’aide de matériaux glanés dans mon environnement quotidien. Chacun est le fruit d’une rencontre singulière avec un objet de récupération, poteau, cordage, vêtement, poupée, jouet… Cet « être » matériel, primaire, donne l’impulsion créatrice ; il est ensuite ficelé, emmailloté, mis à cuire, brûlé, trempé dans des saumures et nourri de mixtures qui vont, couche après couche, créer la patine souhaitée. Les fétiches moisissent, se couvrent de croûte, évoluant lentement au fil des saisons. Ils mûrissent. Mes créations évoquent la mort, mais ce sont des objets vivants. Mon inspiration puise dans les mythes antiques, bibliques ou populaires, au gré des contes et des croyances. La fréquentation des objets vaudous m’a initié à l’art de présenter ce qui ne se voit pas, ne se dit pas. Mes fétiches invoquent les fantômes, les trépassés, les diables et les dieux cachés à l’intérieur de nos âmes, ces icônes et ces fées que la vie moderne voudrait nous faire oublier, et qui pourtant reviennent encore et toujours à la vie ».

OKA

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La porte des enfers